Fondée en Egypte en 288 avant notre ère, elle est une partie d’un organisme déjà existant dans l’époque, le Mouseîon, un temple dédié aux muses qui contenait la majeure partie des ouvrages sur le savoir antique. La construction de la bibliothèque d’Alexandrie est ordonnée par le roi d’Egypte, Ptolémée Ier Soter et construite en suivant les plans de l’architecte Démétrios de Phalère (élève d’Aristote). Elle regroupe plus de 100 000 ouvrages liés à des thématiques comme les sciences, l’histoire, les religions et la géographie. C’était un lieu de débat et d’échange de savoir, un réel berceau de connaissances reconnu par le monde antique. Sa première version concentrait dès lors la moitié des exemplaires présents à son apogée, c’est Ptolémée II Philadelphe qui apportera son temps et ses moyens à son expansion. Plusieurs hommes de lettre se succédèrent pour gérer les lieux, parmi eux Zénodote (grammairien Alexandrin qui travaillera notamment sur les récits d’Homère), Aristophane de Byzance (grammairien byzantin qui travaillera sur les œuvres de Sophocle, Euripide et Aristophane) puis Aristarque de Samothrace, élève d’Aristophane de Byzance qui s’intéressera également aux textes homériques puis poursuivra les travaux de son maître en reprenant ses symboles.
Les rois ptolémaïques envoyaient des émissaires dans l’ensemble du monde antique, ceux-ci étaient équipés d’une certaine somme d’argent et échangez cette dernière contre des ouvrages, les navires contenant des textes et arrivant à Alexandrie restaient stationnés le temps que les artisans copistes doublent les originaux puis les stockent dans la bibliothèque. Ainsi tout au long de son histoire, elle continuait inlassablement de garnir ses étagères via ses émissaires ou le commerce, on retrouvait des écrits de Perse, d’Israël, d’Inde, de Grèce, de Gaule ou encore d’Afrique. Outre son travail de mémoire et de stockage, la bibliothèque d’Alexandrie est un lieu d’étude d’apprentissage, une université à grande échelle accueillant les philosophes de toute la méditerranée, elle abrite pour ce faire un petit zoo, des jardins, un laboratoire ainsi qu’une grande salle de réunion. Malgré son expansion continue, les conflits qui gangrènent l’Egypte antique influencent la vie du monument, les derniers Ptolémée s’éloignent de l’idéologie de leurs ancêtres, le titre de directeur deviendra au fil des siècles plus une récompense en faveur de la fidélité du sujet qu’un travail nécessitant une réelle compétence.
En 48 avant notre ère, Jules César traque Pompée en Méditerranée puis est assailli par la flotte égyptienne d’Alexandrie, afin de prendre l’avantage sur ses adversaires, il ordonne à ses hommes de brûler les navires égyptiens en stationnement dans la baie, ainsi qu’une partie de la ville et de sa bibliothèque. Les romains étendent peu à peu leurs influences sur l’Egypte et développe leur empire, Alexandrie perd dès lors son influence au profit de d’autres grands lieux d’érudition, d’autres métropoles qui prennent sa suite, sa notoriété décline ainsi que les ouvrages qui y parviennent. Elle est potentiellement nouvellement détruite par l’empereur Aurélien en 272 lors du siège de la ville face à la reine Zénobie, puis par l’empereur Dioclétien en 297. En 640, les armées musulmanes s’emparent d’Alexandrie, les écrits restant sont dès lors considérés comme des récits hérétiques et contraires aux textes du Coran, ils sont donc brûlés. Nombre d’ouvrages furent sans doute conserver étant donnés qu’ils étaient des copies, d’autres ont peut-être étaient protégés par les fonctionnaires.